MIDI MINUIT FANTASTIQUE N°3

Publié le par escofier eric

LES  FILMS SORTIS A PARIS

BOCCACE 197O : de Federico Fellini avec Anita Ekberg et Peppino de Filippo

"Une immense affiche représentant Anita Ekberg fort joliment décolletée et proposant un verre de lait aux passants, obsède le Docteur Antonio. Le pauvre homme, minus dégénéré de la belle espèce et bon chrétien, essaye vainement defaire enlever le panneau ou du moins à le rendre décent à l'aide de caches judicieusement disposés...

A ce propos, Michael Caen déclarait : le thème ne manque pas d'intérêt, cette satyre de l'obssession sexuelle et du refoulement contenait en puissanced'excellentes séquences : la tentative d'Anita, le trouble du brave Docteur lorsque Anita l'enlève et le dépose sur ses gigantesques seins, réveillant en lui certaines nostalgies... Malheureusement la mise en scène estau dessous de toutt, la photo hideuse, le rythme lourd et l'humour inefficace....

LES TEMPS SONT DURS POUR LES VAMPIRES :  de STENO avec Christopher Lee, Renato Rascel et Syvia Koscina.

Un château transformé en hôtel de grande classe, trois belles filles aux hanches étroites, une petite à l'âme pure et un sombre crétin accompagné d'un baron transformé en larbin puis en vampire par C.LEE.

Alain Lebris ne se gênait pas de dire : le film est d'un ridicule rarement atteint, on pense aux pires navets des ineffables Abbott et Costello de la sale époque, on pense surtout avec nostalgie à Bela Lugosi l'immortel "Prince des Vampires" tournant 17 années plus tard "ABBOT ET COSTELLO MEET FRANKENSTEIN" et de se compromettre avec de tels imbéciles! C.Lee n'attendit qu'une année  (1958 avec le "CAUCHEMAR DE DRACULA) et voici qu'un an plus tard, il apparaît dans cette sinistre farce  où dans ce navet de grande classe, il reste égal à lui même, c'est à dire : génial. Que le lecteur se rassure, Lee n'a pas tuer DRACULA, mais plutôt Renato Rascel qui devrait être rejeté du cinématographe pour outrage à haut personnage, en effet cet analphabète se permet de ressembler à Lugosi. Reste le réalisateur. Il est insipide et la réalisation est comme le réalisateur : insipide également......

THE TINGLER : de WILLIAM CASTLE avec Vincent Price, Judith Evelyn et Darryl Hickman.

ULYSSE CONTRE HERCULE : de MARIO CAIANO avec Georges Marshall, Michael Lane, Dominque Boschero et Eleonora Bianchi.

L'affaire Prométhée contrarie quelque peu Jupiter, quand Ulysse juge opportun de crever l'oeuil du cyclope! Le maître de l'Olympe furieux, voit là une attaque visant à ternir l'éclat de sa divinité et décidele châtiment du coupable! On arrache donc à  ses amours, un Hercule en jupette qui ressemble à Georges Guétary, pour le lancer à la poursuite du grec.....

Georges Langlet ne machait pas ses mots en écrivant : ce western mythologique procure à Georges Marshall généralement médiocre, un de ses meilleurs films. Le scénario est fertile en rebondissement qui, s'ils ne sont pas toujours innatendus, ne laissent aucune place à l'ennui. La mise en scène étant menée rondement avec les moyens habituels de Cinécitta. Les amateurs de monstres et de jolies filles y trouveront leur compte : obsédé de tous poils et simples d'esprit : un film pour nous!!! Quand à Ulysse, dans certains plans, son slip n'est toujours pas bien ajusté.....

LE MOULIN DES SUPPLICES : de GIORGIO FERRONI avec Pierre Brice, Dany Carrel; Scila Gabel, Liana Orfei, Wolfgang Preiss.

L'action de ce film en couleurs se déroule en Holande en 1912 en grande partie dans un moulin mystérieux dont les ailes animent le mécanisme d'un impressionnant carillon d'automates, étrange procession de célèbres personnages féminins curieusement pétrifiés.. Elle met en scène les protagonistes suivants : Wahl le propriétaire professeur aux Beaux Arts et sculpteur réputé, qui veuf a reporté toute son affection sur sa fille, Elfi. Celle ci est âgée de 22 ans et se meurt lentement d'une étrange maladie de langueur qui emporta sa mère. Elle est soignée par un médecin visionnaire, le Docteur Bohlen, qui lui banni dela faculté de Médecine fait appel pour soigner la jeune fille à une technique révolutionnaire de transfusion sanguine. Mais il est tombé amoureux de sa malade qui elle s'est éprise de Hans. Lui, un jeune étudiant qui est venu passer quelques jours dans cette sombre demeure pour établir une documentation détaillée sur le carillon. Hans s'efforce de faire comprende à Elfi que son amour est sans espoir, car il est lui-même fiancé à Liselotte, une jeune étudiante des Beaux Arts qui attend Hans...

Michael Can relevait le film à sa juste valeur avec des propos forts élogieux :"Le Moulin des Supplices" est un film de grande beauté.  Certaines scènes paraissent sortir tout droit du CAUCHEMAR DE DRACUL ou DES MAITRESSES, la séquencede l'auberge tournée rappelle inévitablement les sympathiques tavernes que la Hammer construisit sur les plateaux de Bray Studios. Jusqu'à la musique s'inspirant de James Bernard, conviendrait fort bien  à un PETER CUSHING en grande forme, bondissant nerveusement par dessus lesrampes d'escaliers, jusqu'à la très belle photo de Pavoni qui évoque lestravaux d'un JACK ASHER.  Si lesréférences esthétiques sont nombreuses, le script lui emprunte  à tout un domaine du fantastique. On retrouve aisément LE SANG DU VAMPIRE, LE RIDEAU CRAMOISI, HOUSE OF WEX, et le baroque et méconnu I VAMPIRI de Fredda où GIAN MARIA CANNALE conservait sont teint dejeune fille grâce à d'innocentes pucelles.  Scilla Gabel réunit ici les troubles séductions des beautés mourantes d'Edgar Poe et la frénésie des amantes religieuses d'Apollinaire. Chacun sait que les maladies languissantes incitent aux plaisirs de l'amour et l'on connaît la réputation que fit au phtisiques le siècle du romantisme. Car si le MOULIN DES SUPPLICES assimile à son profit un certain fantastique :musée de cire, vampirisme, pétrification, savant fou, cimetière.... Ferroni profite même de l'aveuglement de la censure pour exhiber furtivement  le sein de Dany Carrel, sanglée de cuir sur une table d'opération. Je pourrais citer tout dans ce film sans en épuiser les beautés.

LA  FEE RAGEUSE.....

de Bezons le 28 AOût 1962 : anonymat du correspondant :

Monsieur le Directeur de "Vampire et Cie"

J'ai eu la surprise dedécouvrir le numéro 1 de cette sois disante revue appellée : Midi Minuit Fantastique. I y a de quoi être dégouté du Cinéma pour toute sa vie. On nous parle de Monsieur Terence Fisher (qui est l'un des plus mauvais metteurs en scène que je connaisse) qui nous offre à tour de bras des "Dracula" de bas fonds et des "Frankenstein" de mono-prix. On nous montre des photos où l'on découvre des femmes  à deux canines en avant, desmomies qui vous ressemblent et des loups-garous qui ressemblent à mon grand-père de son vivant! Et combien vaut tout celà : 6NF!Messieurs, c'est une infamie. J'ai entendu parler que vos prochains numéros seront consacrés à Frankenstein, alors messieurs, je vous propose de faire la queue devant votre photographe - et pourtant, il y a beaucoup de gens qui lisent votre canard. Je n'ose y croire mais maintenant je comprend pourquoi il y a tant d'imbéciles sur terre. J'ai parcouru le n°1, je ne lirai pas le N°2.

 

 

 

 

 

Publié dans monstresdelanuit

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